Rencontre Inattendue [PV Elly]

Kenichi sortait de son cours particulier. L’élève à qui il avait eu à faire était assez difficile et lui donnerais surement du fil à retordre. Il passa devant une porte en bois ou il put lire l’inscription :

« Toit.
Accès Interdit aux élèves. »

Ken sourit. Il adorait la hauteur. Et puis cet endroit lui rappelait tellement de souvenirs qu’il décida d’y faire un tour en toute légalité maintenant qu’il n’était plus élève. Il ouvrit la porte qui n’avait toujours pas été fermée à clé. Comment pouvait interdire l’accès à un lieu dont la porte n’était jamais verrouillée. Il avait plusieurs fois fait la réflexion à l’ancien directeur qui haussait les épaules à chaque fois avec un petit sourire en coin. Il monta l’escalier en colimaçon avant d’arriver dans cette petite salle qui l’avait un peu effrayé la première fois qu’il était venu. Il jeta un coup d’œil autour de lui. Rien n’avait changé. Le style japonais était présent dans toute la salle et les rose noires étaient toujours là. Il prit le second escalier et arriva bien vite sur le toit. Un coup de vent fit voler ses longs cheveux noirs et rafraichit le jeune professeur qui inspira une grande bouffée d’air frais. Il posa sa sacoche a côté de la porte et s’avança vers le bord du toit. Il s’assit non loin de la observant ce qui se passait en bas. Les élèves entraient et sortaient de l’académie, il savait très bien qu’on ne pouvait les obliger à rester enfermer ici, surtout qu’ils étaient souvent la par obligation. Ken s’allongea alors les pieds dans le vide. Il regarda les nuages pendant un long moment. Ses pensées allèrent tout de suite vers Maximilien. Son ex. Il était sorti avec lui durant deux ans. Il pensait avoir trouvé le bonheur mais il s’était trompé. Son amant lui avait finalement balancé en rentrant d’une soirée, qu’il avait trois relations en même temps. Ken avait péter un câble et l’avait plaqué dans la foulée. Ca faisait maintenant un an. Il avait rencontré Max à la fac. Il passait un diplôme d’avocat et Ken un diplôme de prof.
Le noiraud se redressa et s’appuya sur ses mains. Son regard se perdit sur la plage qui était non loin de l’école.

« Ca me rappelle tellement de souvenirs… » lâcha-t-il nostalgique.

« Ce n'est pas très bon de s'enfermer dans ses souvenirs vous savez. Pour la plupart, il vaut mieux les oublier, ça évite d'être triste après. »

Ken sursauta. Il n’avait pas vu la jeune femme quand il était entré. Il tourna la tête vers elle et la vit dans une position assez… Dangereuse.

« Je préfère m’enfermer dans mes bons souvenirs plutôt que de vivre une vie emplie de regret. » lacha-t-il d’un ton perplexe. « Descend de la, tu risque de tomber ma grande. »

La jeune femme était plutôt mignonne. Blonde aux yeux violets. Elle portait un tee-shirt blanc avec une jupe et une veste sans manche à capuche noire. Elle avait l’air jeune, beaucoup plus jeune que lui.

« Tu ne veux pas t’assoir » demanda-t-il d’une voix fébrile.
« Au moins quand tu seras assise tu ne risqueras plus de tomber. » pensa-t-il

Il lui avait tendu la main pour qu’elle le rejoigne. Cette fille était surement une élève et elle n’avait pas le droit d’être ici. Alors si en plus elle se tuait en tombant, il aurait l’air malin le petit professeur.

L'homme lui répondit qu'il préférait s'enfermer dans de bons souvenirs que de passer son temps à regretter. C'est vrai que cela valait beaucoup mieux. Il semblait inquiet de voir la position d'Elly (qui, en temps qu'humaine ordinaire, devrait être terrorisée, mais cela est bien au dessus de sa capacité émotionnelle). Après l'avoir avertit des risques, il ajouta, d'une voix qui trahissait bien son anxiété :

« Tu ne veux pas t’assoir »

Et il lui tendit la main. En gros, elle avait deux choix : s'asseoir ou descendre. Mais, tout bien réfléchit, aucune de ces deux possibilités lui convenait. Elle prit tout de même un instant de réflexion, et s'éloigna du professeur en jouant toujours au funambule sur sa rambarde. Mais un coup de vent la déstabilisa, et Elly parvint juste à temps à sauter sur le toit. Elle trébucha et s'étala face contre terre, devant l'adulte. La jeune Ikeda s'appuya sur ses coudes et releva les yeux vers l'homme aux cheveux noirs :

- Vous avez raison, monsieur. C'est vachement dangereux, ce truc ! Vous avez vu ? J'ai faillit tomber !

Mais ces paroles étaient prononcées d'un ton neutre, et se vidaient de leur sens dans sa bouche. Elle se releva lentement et épousseta ses vêtements. La jeune Ikeda leva ensuite ses yeux empreints d'une certaine curiosité vers l'inconnu :

-Mais au fait, qui êtes vous?

Elle lui tourna le dos et il baissa la main. La jeune fille n’avait aucune chaleur dans la voix et n’avait aucuns sentiments dans les yeux. Il soupira. Encore une élève difficile. Il reporta son regard sur la jeune fille et sentit sont cœur sortir de sa poitrine lorsqu’il vit qu’elle allait tomber emportée par un coup de vent. Elle réussit à sauter sur le toit mais trébucha et se retrouva face contre terre. Ken se leva et se précipita vers elle pour l’aider à ce relevé.

- Vous avez raison, monsieur. C'est vachement dangereux, ce truc ! Vous avez vu ? J'ai faillit tomber !

Avec une intonation normale ces paroles auraient eu de l’intérêt mais elle les avait prononcés comme s’il s’agissait d’un cours à apprendre par cœur. Sans chaleur. Ken la regarda interdit. Qui était-elle. Pourquoi ne saurait-elle pas ou ne pleurait-elle pas. Il l’aida à se relever et elle leva ses yeux violet vers lui, curieuse.

-Mais au fait, qui êtes vous?

Eichi sourit, au moins, elle avant le sens des priorités plaisanta-t-il intérieurement.

« Je suis Kenichi Suroi, professeur de français. Et toi qui es-tu ? Je ne pense pas que tu ai eu l’autorisation de venir ici. » reprit-il d’un ton qui se voulait sévère mais qui cachait un certain amusement.

Il avait prit la responsabilité de ne pas lui avouer qu’il était aussi professeur de transmutation, après tout elle était peut être une élève normale.

« Je suis Kenichi Suroi, professeur de français. Et toi qui es-tu ? Je ne pense pas que tu ai eu l’autorisation de venir ici. »

Elly prit la réplique au premier degré et ne perçu pas l'amusement dans la voix du professeur. Mais elle ne paniqua pas pour autant. Au lieu de ça, elle soupira profondément et se gratta la tête. Elle revit son trajet pour venir ici, cherchant à quel moment elle avait loupé le panneau "interdit". Mais elle avait beau chercher, ça ne lui revenait pas. La jeune Ikeda reprit la parole :

- Flûte, ça fait deux fois que je fais quelque chose d'interdit. Mais je ne l'ai pas fait exprès hein. Je ne savais pas qu'il ne fallait pas venir.

Elly remarqua soudain un détail que n'importe qui aurait vu bien avant. Elle s'approcha de l'adulte en le regardant fixement, sans ciller, un air profondément concentré sur le visage. L'adolescente tourna autour de lui plusieurs fois autour de lui, sans le lâcher des yeux. Elle s'arrêta enfin, devant lui, elle avait retrouvée son expression rêveuse, quand elle affirma :

- Vous êtes tout petit pour un prof, c'est rigolo. Mais c'est bien, moi je suis petite aussi. Il y a des tas d'avantage à être petit. Comme par exemple... Euh... Ah oui ! On est les derniers à recevoir la pluie !

[Désolé, pas beaucoup d'inspi, je suis malade --']

La petite blonde sembla réfléchir quelques secondes avant de reprendre. Elle s’excusa de ne pas avoir vu le panneau d’interdiction et se sermonna elle-même. Puis, elle retomba dans une phase de réflexion. Fixant Kenichi sans ciller. Cela mis mal à l’aise le jeune professeur qui se releva. Elle commença a tourner autour de lui plusieurs fois et quand elle s’arrêta, elle lui dis de but en blanc qu’il était petit.

« JE NE SUIS PAS PETIT ! Ce sont ceux autour de moi qui sont grand ! » grogna le noiraud avant de se radoucir et d’ajouter « Ce n’est pas grave si tu n’as pas vu le panneau mais c’est un avertissement général. Si jamais tu tombe, ce sera la responsabilité de l’école et ils ne veulent pas avoir d’accidents sur les bras. »

Kenichi regarda la jeune fille quelques seconde avant de prendre un air sévère mais pas du tout crédible

« Par contre, c’est si tu me dis encore une fois que je suis petit que je vais me fâcher. Au faite, tu as prit une option ? Au niveau de tes études ? »

Kenichi priait pour que ce soit l’une de ses élèves.

La petite blonde se perdit dans des réflexions. Eichi sourit, elle avait vraiment l’air d’une tête en l’air. Il ne serait d’ailleurs pas surpris d’apprendre qu’elle n’aurait pas choisit elle-même ses options. Elle reprit alors la parole de sa petite voix.

- Je suppose que mon oncle a du choisir le français. Il sait que j'aime bien ça. Quelle matière vous enseignez déjà?

Ken la regarda blasé. Il lui avait dit trente secondes plutôt ce qu’il enseignait.

« Tu arrives à suivre les cours avec une mémoire pareille ? » demanda-t-il en riant. « Je suis ton professeur de français. Et si c’est bien cette matière on sera amené à se retrouver bientôt. Quel âge as-tu ? Tu aimes la lecture ? Quels sont tes auteurs favoris ? »

Ken s’était emballé. Il voulait la faire parler, la rendre moins renfermée. Il ne savait pas ce qu’avait vécu cette petite mais il ne voulait pas que son passé ai des répercussions sur son présent et son avenir.

Kenichi Suroi lui demanda en riaint si elle arrivait à suivre les cours avec sa mémoire chaotique. Et bien oui, mesdames et messieurs, Elly était même très douée, quand le sujet l'intéressait, ce qui restait d'ailleurs très aléatoire. Elle pouvait être la meilleure de sa classe pendant deux mois consécutifs, et chuter d'un coup, sans raison apparente. Le professeur enchaîna sur trois questions d'un coup :

« Quel âge as-tu ? Tu aimes la lecture ? Quels sont tes auteurs favoris ? »

Et bien, personne n'avait jamais été si curieux à son sujet. D'habitude, dès que les gens commençaient à saisir à quel genre de fille ils avaient affaire, ils partaient en courant, ou choisissaient de l'ignorer. Ses parents et sa cousine avait abandonné. Son oncle n'avait même pas essayé. Quant à ses professeurs, beaucoup faisaient comme si elle n'existait pas. Mais ce M. Suroi avait l'air bien décidé à s'accrocher, alors Elly décida d'y mettre du sien.

- J'ai 16 ans, je lis très, très souvent et j'adore les poètes romantiques français, comme Musset, Vigny, Hugo ou mon préféré : Lamartine.

La jeune Ikeda avait dit cela avec un enthousiasme tel, très rare chez elle, qu'elle fut la première surprise. Mais elle continua sur sa lancée et, après avoir pris une grande inspiration, récita quelques vers :

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Aucune fausse note, aucune hésitation, Elly Ikeda avait même employé le ton profondément mélancolique qui convenait. Cet extrait de l'Isolement était de loin son favori, depuis le début. C'est la poésie qui l'avait motivée à apprendre le français, et les poèmes romantiques avaient récompensé ses efforts.

La jeune femme intriguait le noiraud. Il voulait savoir pour quelle raison elle avait l’air constamment blasée. En posant ses questions, il espérait l’intéresser et la faire parler. Après tout, elle avait le droit a autant d’attention que ses autres élèves… et peut être plus. Elle lui répondit alors qu’elle aimait lire et qu’elle adorait la poésie romantique. Ken grimaça. Il n’aimait pas précisément la poésie et préférait de loin un bon roman ou une bonne pièce de théâtre. Elle lui dit qu’elle aimait différents auteur et qu’elle adorait Lamartine. Ken était content. Apparemment la poésie était sa passion et elle en parlait avec enthousiasme, ce qui fut d’ailleurs une agréable surprise. Elle récita ensuite un poème de Lamartine qu’il reconnu comme un extrait de l’Isolement, un très beau poème. Elle n’avait fait aucune faute et le ton était parfait. Ken applaudit légèrement lorsqu’elle eut terminé et ajouta d’une voix tendre :

« Si tu arborait cette expression sur ton visage plus souvent, tu serais beaucoup plus attrayante et plusieurs personnes discuteraient avec toi. Je suis sure que tu es une jeune fille pleine de ressources ma petit Elly. »

Le professeur applaudit la jeune fille quand elle eut fini sa récitation. La demoiselle, se sentant honorée, fit une élégante révérence et l'homme prit la parole de nouveau :

« Si tu arborait cette expression sur ton visage plus souvent, tu serais beaucoup plus attrayante et plusieurs personnes discuteraient avec toi. Je suis sure que tu es une jeune fille pleine de ressources ma petite Elly. »

Elly regarda curieusement le jeune prof de français. Apparemment, il n'avait pas tout à fait saisit le genre de personne qu'elle était. Douce, rêveuse, gentille et polie certes, mais obstinément solitaire. La jeune Ikeda n'avait jamais tenté de se faire des amis, et dans un sens ça l'arrangeait que tout le monde renonce face à son caractère un peu particulier. Elly fit quand même semblant de s'intéresser au sujet en demandant :

- Dites, il y a d'autres élèves dans votre cours?

Intérieurement en fait, elle priait pour ne pas se retrouver dans une classe de dix ou vingt élèves. S'ils n'étaient que deux ou trois, ça lui irait très bien, et encore, elle préférerait être seule. Elle enchaina avec une autre question :

- Et vous, qu'est ce que vous préférez dans la littérature française?

[HJ : Tu voudras faire un RP en classe ?]

« Ok, vu le regard qu’elle me lance j’ai encore dis une connerie. Après tout, elle n’est peut être pas asociale mais solitaire… Je suis un imbécile heureux. » pensa-t-il en se mordillant les lèvres.

Il ne su pas vraiment si c’était par réel intérêt qu’elle lui posait la question mais l’entendre le questionne sur sa matière lui fit plaisir.

- Dites, il y a d'autres élèves dans votre cours?
« Et bien, je suis un professeur donc pour les cours « normaux » oui, il y a d’autres élèves. Ensuite je donne aussi des cours particulier pour ceux qui le veulent. Tu n’auras qu’à choisir la forme que tu préfère. »

Ken savait par expérience que les cours particulier ou en petit comité était les plus éducatifs et il prenait plus de plaisir dans ceux-ci. Elle reprit sa petite voix et posa une autre question.

- Et vous, qu'est ce que vous préférez dans la littérature française?
« Moi ? J’aime les romans. Le théâtre aussi. J’aime énormément Shakespeare et Molière. Mon auteur favori est un auteur contemporain. Eric-Emmanuel Schmitt. Sinon je suis très fiant de roman policier et de roman dit « à l’eau de rose ». Je suis un peu fleur bleu je crois. » se moqua-t-il de lui-même. « Tu peux venir prendre un cours avec moi quand tu veux. »

[OK ! XD]

Le professeur l'informa qu'il donnait deux genres de cours : des cours normaux et des cours particuliers. Il lui donnait le choix, et tout naturellement la jeune fille pensait opter pour la seconde option. Et quand il lui dit ce qu'il préférait dans la littérature française :

« Moi ? J’aime les romans. Le théâtre aussi. J’aime énormément Shakespeare et Molière. Mon auteur favori est un auteur contemporain. Eric-Emmanuel Schmitt. Sinon je suis très fiant de roman policier et de roman dit « à l’eau de rose ». Je suis un peu fleur bleu je crois. Tu peux venir prendre un cours avec moi quand tu veux. »

La jeune fille ne retint que le nom de Schmitt. Elle avait lu un livre de lui : La part de l'autre. Ce roman déroutant lui avait beaucoup plu mais elle n'avait jamais lu aucun autre roman de cet auteur. Elle se dit qu'elle ferait bien d'aller à la bibliothèque lorsqu'elle serait descendue de ce toit. D'ailleurs, elle n'avait pas envie d'attendre. Elle s'inclina devant le professeur et se dirigea vers les escaliers qui permettaient de retourner dans le pensionnat. Avant de descendre, elle fit volte-face et regarda le professeur :

- Cyrano de Bergerac et Toi et moi à jamais, ma pièce de théâtre et mon roman préféré. Je crois que je suis aussi un peu fleur bleu.

Et la jeune fille regagna l'intérieur du pensionnat, en se jurant à elle même de faire BIEN attention aux panneaux la prochaine fois.

[Désolé de couper cours au RP, mais ma mère ne veut plus que j'aille sur l'ordi je dois réviser mon bac]